Les psychiatres libéraux et d’exercice mixte dans les Hauts-de-France - 2021
Les psychiatres libéraux et d’exercice mixte dans les Hauts-de-France
Une offre insuffisante et mal répartie
Les psychiatres libéraux constituent moins d’un quart des psychiatres, qui exercent le plus souvent en établissement de santé, public ou privé. Assez mal connus, ils ont principalement une patientèle bien insérée[1]. Ils ont un exercice libéral exclusif, en cabinet et/ou en clinique, ou un exercice mixte (libéral et salarié).
Méthodologie
Les données issues du Répertoire partagé des professionnels de santé (RPSS) - obtenues de l’ARS Hauts-de-France - ont été utilisées ont été pour l’année 2021. Ont été extraites celles concernant les psychiatres libéraux (à temps plein) et d’exercice mixte (libéral et salarié). Leur lieu d’exercice principal a été cartographié.
La densité de psychiatres libéraux a été calculée comme suit
D = 100 000 * [(N psychiatres libéraux + ½ N psychiatres d’exercice mixte) / Nombre d’habitants]
Résultats
En 2021, le RPPS recense 160 psychiatres exerçant exclusivement en libéral et 77 en exercice mixte, soit un total de 237 pour 198 ETP libéral. La densité pour 100 000 habitants est de 3,3, soit la densité la plus faible des régions métropolitaines françaises[2], dans un pays où la densité en psychiatres est élevée[3].
66,2% des psychiatres libéraux sont des hommes (157), 33,8% des femmes (80). Leur âge moyen est de 54,4 ans (écart type 12,6).
En 2021, près de la moitié des psychiatres libéraux sont installés dans le département du Nord (111 – 46,8%) ; ils sont particulièrement concentrés dans l’arrondissement de Lille, alors que les territoires des Flandres et de l’Avesnois sont très peu dotés.
Dans le Pas-de-Calais (46 psychiatres, dont 32 en exercice libéral exclusif), la densité par habitant est particulièrement faible (2,7) ; ils sont surtout installés dans les grandes communes (Arras, Calais et Boulogne-sur-Mer).
La Somme dispose de 34 psychiatres libéraux, dont 23 exclusifs. Leur âge moyen 48,6 ans – ET 13,1) est moins élevé et il y a autant d’hommes (17) que de femmes (17). Il n’y a aucun psychiatre libéral dans le territoire de Montdidier.
L’Oise (22 psychiatres libéraux, dont 19 en exercice libéral exclusif) a une densité aussi faible que celle du Pas-de-Calais (2,7 psychiatres libéraux pour 100 000 habitants).
Enfin, l’Aisne (21 psychiatres libéraux) se distingue par le nombre quasiment identique de praticiens d’exercice libéral exclusif (10) et d’exercice mixte (11) ; la densité y est également très faible (2,9 pour 100 000 habitants) et aucun psychiatre libéral n’est installé dans le territoire de Vervins (65 000 habitants).
Psychiatres libéraux et d'exercice mixte. Hauts-de-France. 2021
Conclusion
L’offre libérale psychiatrique s’avère donc faible dans les Hauts-de-France par rapport à la moyenne française ; elle est également très mal répartie dans l’espace régional. Alors que les territoires d’Amiens (7,7 psychiatres libéraux pour 100 000 habitants) et de Lille (7,0) ont des densités très supérieures à la moyenne régionale, il n’y a aucun psychiatre libéral dans ceux de Montdidier et de Vervins. Par ailleurs, trois territoires (Béthune – Bruay, Sambre – Avesnois et Laon) ont une densité inférieure à 1 pour 100 000. Dans les Hauts-de-France, quelques psychiatres hospitaliers ont quitté leurs postes depuis le début des années 2020, pour s’installer à leur compte en médecine de ville, ce qui pourrait augmenter la densité de psychiatres libéraux à court terme.
[1] La psychiatrie libérale dans le Nord - Pas-de-Calais, Psy.Brèves, septembre 2014, 5, F2RSM Psy https://www.f2rsmpsy.fr/fichs/11494.pdf
[2] Source : Irdes, Drees, AtlaSanté, une base de données territoriales.
[3] Tous modes d’exercice confondus, en 2019, la France occupait le 8e rang des pays européens pour la densité de psychiatres. Source : Eurostat.