Le suicide dans les Hauts-de-France en 2017
En 2017, le nombre de suicides poursuit sa baisse dans les Hauts-de-France
Mortalité évitable, le suicide fait l’objet de programmes et actions de prévention.
Source et méthode
Les effectifs de décès par suicide, par département de résidence, sexe et classe d’âge ont été relevés sur le site du CepiDc http://cepidc-data.inserm.fr/cgi-bin/broker.exe pour les années 2000 à 2017. Les évolutions relatives de la mortalité générale et catégorielle ont été calculées par comparaison des moyennes triennales en début et fin de période, selon la formule suivante :
Les taux standardisés de mortalité par suicide 2015-2017 ont également été relevés sur le site du CepiDc, en vue de comparer les départements des Hauts-de-France à la moyenne française.
Résultats
880 suicides ont été enregistrés en 2017 parmi les habitants des Hauts-de-France. Ce nombre est le plus faible enregistré depuis 2000.
Figure 1. Nombre de décès par suicide enregistrés parmi les habitants des Hauts-de-France. 2000-2017
Source : Inserm, CepiDc. Traitement : F2RSM Psy.
En moyenne triennale, la période 2015-2017 enregistre 24,1% de suicides de moins que durant la période 2000-2002 (-22,0% chez les hommes, - 28,2% chez les femmes).
L’évolution régionale est plus marquée que celle observée en France métropolitaine entre les mêmes périodes (-19,6%).
Toutes les classes d’âge sont concernées par cette baisse ; la plus élevée est enregistrée chez les hommes jeunes (-51,3%). De la même manière, tous les départements sont touchés par la diminution du nombre de suicides : Aisne -20,2%, Nord -24,9%, Oise -44,9%, Pas-de-Calais -19,3% et Somme -20,9%.
Figure 2. Évolution relative* du nombre de suicides dans les Hauts-de-France. 2015-2017 vs 2000-2002
* Evolution relative = (Effectif moyen 2015-2017 - Effectif moyen 2001-2002) / Effectif moyen 2001-2002
Source : Inserm, CepiDc. Traitement : F2RSM Psy.
Une surmortalité persistante
Malgré ces évolutions favorables, les taux standardisés de mortalité par suicide 2015-2017 restent défavorables ; par rapport à la France, les départements du Pas-de-Calais, de la Somme et de l’Aisne enregistrent une surmortalité supérieure à 20%, chez les hommes comme chez les femmes. Seule l’Oise connaît des taux inférieurs à ceux enregistrés en France.
Conclusion
La baisse du suicide, observée à partir des années 1980, se poursuit en France, dans les Hauts-de-France et ses départements entre 2000 et 2017, dernière année disponible pour cet indicateur. Dans la région, elle touche les deux sexes et l’ensemble des âges, à l’exception des femmes de moins de 25 ans. Ces baisses suggèrent une efficacité des politiques et actions de prévention du suicide ; cependant, l’excès de mortalité par rapport à la France continue à être très important dans les départements du Pas-de-Calais, de l’Aisne et de la Somme, le département de l’Oise étant quant à lui en position plus favorable.
Ces différentiels justifient l’intensification des actions de prévention, notamment dans les zones rurales, plus touchées que les autres par la surmortalité suicidaire dans les Hauts-de-France. Malheureusement, les données disponibles sur les décès sont anciennes (2017) et ne permettent pas d’apprécier les effets de programmes récents comme VigilanS ou de la crise sanitaire de 2020.